Le magazine spécialisé LP teste dans son numéro 3-2023 l’enceinte deux voies Epos ES-14N et qualifie la résurrection de cette ancienne marque britannique de « petite sensation acoustique » :
« Ce que je n’aurais vraiment pas cru : peu importe avec qui j’en parle – chacun a une histoire à raconter sur les enceintes Epos. Surtout sur le modèle ES14, certainement la conception la plus célèbre de Robin Marshall, le propriétaire de la société. Dans les années 80, ses approches étaient avant-gardistes, puisqu’il tentait de concevoir des enceintes de manière mécanique « correcte », afin de réduire au maximum l’utilisation de filtres. La ES14 était une enceinte deux voies « compacte » assez volumineuse, avec un dôme métallique et un woofer-médium de sept pouces. Bien que cela fût un phénomène très britannique, elle a également trouvé un grand nombre d’admirateurs chez nous, d’où le nombre de souvenirs associés à cette enceinte. Epos a été rachetée à la fin des années 80 et a disparu de la scène. En 2020, le célèbre expert en enceintes Karl-Heinz Fink, basé à Essen, a acquis les droits sur le nom et a décidé de redonner vie à la marque.
Le premier résultat de ses efforts s’appelle logiquement ES-14N et est une réinterprétation des idées de Robin Marshall, désormais disponible à partir de 4 000 euros la paire, ou pour 4 600 euros avec les supports, que nous recommandons vivement.
Avec une efficacité d’environ 87 décibels, une impédance nominale d’environ six ohms et une courbe d’impédance stable, l’ES-14N s’adapte à de nombreux types d’amplificateurs. Un ampli à tube single-ended n’est peut-être pas le premier choix, mais un « push-pull » de la classe EL-34 devrait convenir. Ou bien un modèle compact et performant à semi-conducteurs. »
Ce que l’Epos parvient à délivrer avec une telle aisance et ampleur est assez sensationnel. En termes de fondement sonore, c’est sans conteste l’expérience la plus impressionnante que j’aie jamais vécue avec une combinaison « sept pouces + dôme ». Je sais depuis longtemps qu’il n’est pas nécessaire de manipuler l’Epos avec des gants de velours. C’est donc avec enthousiasme que j’ai placé le nouvel album des héros du stoner rock berlinois Rotor sur la platine. L’ES14N s’en sort sans effort. Elle transmet l’aspect rugueux et brut de la musique de façon crédible, y compris les fréquences qui massent littéralement la zone de l’estomac. Ici déjà, on remarque que l’ES14N est totalement exempte des résonances typiques des enceintes bass-reflex. Les basses sont précises, sans débordement, aussi bien à des volumes déraisonnables qu’à des niveaux propices aux écoutes nocturnes. L’intégration des deux haut-parleurs est parfaite. Peu d’artistes illustrent cela aussi bien que Nina Simone, dont la voix et le jeu de piano s’entrelacent parfaitement sur My Baby Just Cares For Me.
Les notes de piano ont du punch, le tout a rythme et timing, et cette ancienne prise stéréo sonne aussi spectaculaire qu’elle le devrait. Et encore une fois : aucune dureté dans les aigus. Parfait !
Conclusion
La renaissance d’Epos, cette ancienne marque culte britannique, est une petite sensation acoustique : une enceinte polyvalente hautement performante qui convainc à la fois sur le plan émotionnel et par sa précision